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Marché de Noël

Les 11 et 12 décembre 2021, l’AHVB organise le marché de Noël à Villemaréchal. Une trentaine d’exposants vous proposera des dentelles, des bijoux, des livres, des objets décoratifs, des objets en bois et de nombreux autres articles pour vos cadeaux de Noël. Nous privilégions la fabrication artisanale.

Ouvert de 10 h à 18 h. Pass sanitaire obligatoire

Rue de la sablière

Jadis, les Villemarchais exploitaient les ressources de leur territoire.

Le sable pour la fabrication des mortiers nécessaires à la construction. Ce sable, c’est du sable de Fontainebleau que l’on trouve sous le plateau gréseux. On en trouve un peu partout dans la « Montagne » et en particulier au lieu-dit « la Sablière ». C’est ainsi qu’on le retrouve dans les noms de rue : « rue de la Sablière » à La Fontaine ou à Boisroux, ou bien le « chemin des Sablons » à La Fontaine.

Le grès lui-même a été exploité dans les bois de la « Montagne » ou vers le Tremblay. On en a tiré des blocs pour la construction ou des pavés pour les chemins, comme par exemple « rue du Pavé ».

Il existe également, à Villemaréchal, un « chemin des Cailloux ». Ces cailloux, ce sont les nombreux silex que l’on trouve sur notre territoire et qui ont servi à l’empierrement des chemins avant que ceux-ci ne deviennent des rues ou des routes. Ils étaient extraits en différents points de notre commune, comme par exemple au lieu-dit « La Carrière » entre La Fontaine et Boisroux.

Un « parler » local

Notre Bocage Gâtinais avait lui aussi sa langue « régionale » Bien sûr, ce n’était pas vraiment une langue , ni un dialecte, peut-être un patois, mais ce mot est péjoratif pour ce qui me semble être plutôt une évolution régionale du « vieux français ».

Les limites géographiques en sont très vagues, mais ce parler concernait plutôt le Sud Seine et Marne, le Nord de l’Yonne et du Loiret(tout le Gâtinais et le nord de l’Orléanais). Au nord de la seine on trouvais un langage briard.

Quelques particularités de prononciation :

– Le <e> devient muet en milieu ou fin de mot (m’lon pour melon), il peut aussi se prononcer <a> (la voiture al a varsé pour la voiture a versé)

– Le son <k> se prononce parfois <tch> : une castchette, une tchulotte.

– Le <r> se roule (toutefois moins qu’en bourguignon) au début ou au milieu d’un mot, mais il peut aussi disparaître: l’pée

– Le <oi> devient <oué> et <oire> devient <ouère>: il a aj’té ses nouées à la fouère

– Les verbes se conjuguent : j’on, j’avions, j’avins, j’arais, …

Voila ce que pouvait donner une prévision météorologique

L’ciel i s’abernaudit su Levlé, i va en tomber une r’nâpée. il faurai rentrer les guénettes.(1)

Simple à comprendre, non?

Vous allez dire, c’est exagéré, ou très ancien! Et bien pas tant que cela; ce language était encore très usité au début du 20ème siècle et l’usage de certains mots est encore courant.

 (1) Le ciel s’obscurcit sur Levelay ; il va tomber une bonne averse. Il faudrait rentrer les brebis.

La Sécheresse dans notre histoire

A chaque saison très sèche , on se demande si l’on pourra nourrir les animaux l’automne suivant.

Ce souci de la nourriture des animaux dans les campagnes a toujours été une préoccupation importante pour les hommes , comme le montrent ces deux anecdotes tirées des registres de la Prévôté.

Le 17 Octobre 1681 , la femme et les enfants de Pierre Juliot « ont arraché environs trois boisseaux de glands dans le bois de la Charmoie ». Ils ont été par Loïs Barbi , garde dudit-bois et l’affaire portée devant Mathurin Guibourget , procureur , qui demande condamnation.

Presqu’au même endroit et presqu’un siècle plus tard , le 28 Octobre 1779 , « deux filles dont l’une est servante , domestique d’Antoine Guichard et l’autre fille de Jean Desmeurs , dit Venture , faisaient paitre trois vaches et un porc dans le bois taillis de la métairie située sur la seigneurie de Saint Ange » . Elles furent interpelées par le garde de Villemarechal qui établit un rapport au signeur d’Argenteuil parce que le taillis n’avait que deux ans . Suite à ce délit , les intéressées furent condamnées à payer 14 sols.

La Borde

Une borde est une petite construction, une petite ferme et, par extension, une maison isolée. Ce mot viendrait du provençal « borda », hutte. On trouve aussi Les Bordes, Les Bordettes, Les Bourdelles, Les Bordeaux. Il existe de nombreux hameaux portant ce nom, surtout dans le sud-ouest de la France, et également tout près de chez nous, à Egreville.

Ce hameau, un des plus isolés de notre commune, fut autrefois très peuplé. Il y avait même un notaire à La Borde. C’est à ce notaire, François Tranchon, « tabellion royal à La Borde de Villemaréchal», que le marquis d’Argenteuil, seigneur de Villemaréchal, s’adresse le 20 février 1777 afin d’acquérir « 15 perches de bois, taillis et futaies sur la montagne de La Fontaine ».

Plus tard, et jusqu’à la guerre de 1914, il y avait à La Borde une tuilerie dirigée par Henri Thion. Dans sa monographie de 1889 sur la commune, Monsieur Chêne, l’instituteur, cite « une industrie mue depuis quelques mois par une machine à vapeur et dont les produits sont renommés ».

Puis un élevage de poulets vint s’installer sur les lieux mêmes de la tuilerie.

Aujourd’hui, La Borde est un agréable hameau de notre commune comptant environ une vingtaine d’habitants.

Étymologie de Villemaréchal

Nous disposons de 3 hypothèses.

1 – Du nom d’homme germanique Mascarius.

Mascarus génitif de la déclinaison féminine francque et du latin villa : Domaine de Mascarius.

2 – Il existe également un nom d’homme gallo-romain Cardenius associé au latin Mansus.

3 – Le bas latin Machalun (grange ou grenier sans toit) est moins sur.

La première hypothèse semble la plus plausible

Mention relevée : Villa Marchesium – 1350

Villa Mareschal – 1570

Selon la société d’émulation de Montargis ASHAG – n° XIII.

Charte de Neronville n°23 donation du moulin Passart par Firmin Le Roux et Barthelemy.

A coté des noms d’Hugues de Montliart et Foulques, Vicomte de Chateau Landon, on trouve Garin de Poligny, Foulques de Bouchereau et surtout Odo Mascharad qui donna la terre de Sceaux du Gatinais.

Donc Eudes de Mascharad, 1er seigneur de Villa Mascharad serait le seigneur de Villa Mascharad du diplome de Philippe Auguste daté de 1198 homologuant le partage des biens du grand Chambellan Gautier de Nemours.

En 1235, Philippe, seigneur de Nemours fait don de blé et d’orge aux chanoines desservant la chapelle de Villa Marchaz (Rien à voir avec la chapelle de Saint Wulfran).

En mars 1235, Josselin, seigneur de Ville Marchais, donne au Prieuré de Passy deux arpents de vigne qui lui étaient venus de Garnier de Provins, bourgeois de Lorrez le Bocage.

Pierre de Villebeon, Chambellan de Saint Louis, se dit Pierre de Villemarechal

Rue du Poirier de Sauge

La rue du Poirier de Sauge , vous savez où elle est. Mais savez-vous ce qu’est un poirier de sauge?

Le poirier à feuilles de sauge est ainsi nommé à cause de ses feuilles velues en dessous. On l’appelle aussi poirier sauger (Pirus Nivalis).

Cet arbre qui a aujourd’hui pratiquement disparu de notre région était autrefois très répandu. On le trouvai dans toute la région Centre , du Limousin à la Bourgogne.

On trouve des rues du Poirier de Sauge dans d’autres villages : Montigny-sur-Loing , Changis et même à Hanche dans l’Eure.

On note sa présence dans les haies , en bordure des chemins ou en bout de champ , ce qui rappelle nos poiriers d’hiver.

Les fruits sont très fermes , astringents , granuleux , mais contiennent cependant beaucoup de jus. Pratiquement immangeables, on les consommait seulement après les gelées ou blettissement.

Egalement très parfumés, ils étaient réputés pour la fabrication du « Poiré ». Dans notre région du Gatinais , le cidre n’était pas toujours « pur jus » de pomme et les poires de sauge pouvaient entrer dans sa composition, lui donnant à la fois son parfum et l’acidité nécessaire pour la conservation.

La présence de tels poiriers dans cette rue n’est certainement pas étrangère au nom qui lui a été donné , mais beaucoup plus poétique que la « Ruelle » nom que les Villemarchais lui donnaient auparavant.

Mine de fer à Villemaréchal

Etonnant non ?

Et pourtant, dès la fin de l’époque gallo-romaine, le fer fut exploité dans notre région. Bien sûr, il ne s’agissait pas de quantités très importantes, mais à l’époque et jusqu’au 18ème siècle, le fer avait une autre valeur du fait de la difficulté de son exploitation.

Mine de Fer à Villemaréchal

Le minerai était ramassé en surface ou dans des cavités peu profondes et était ensuite « grillé » sur place pour être débarrassé de ses plus grosses impuretés.

Ce sont ces emplacements que nous retrouvons à plusieurs endroits sur le territoire de la commune.

Ce minerai était ensuite transporté sur un site près de Boisroux où l’on pouvait voir des restes de « bas foyers » ou de « bas-fourneaux » qui servaient à l’extraction d’une « matte » (petit lingot de fer de quelques kilos) en alternant, dans ce four, minerai et charbon de bois. La « matte » retirée et forgée deviendra outil ou arme. Lors de la chauffe, le fer est séparé des impuretés, la gangue, donnant naissance à des déchets ou scories qui ont été évacués et ont formé une butte.

On retrouve des emplacements semblables à Saint-Ange-le-Vieil, Dormelles, Thoury-Ferrotes (le nom est évocateur).

Certains de ces sites ont été de nouveau exploités pendant la guerre de 1914-1918, lorsque la France manquait de fer. En effet, les techniques ayant évolué, il devenait « rentable » de réutiliser ces scories. Une petite ligne de wagonnets reliait le site même à la route d’où les résidus étaient emmenés au canal par tombereaux.

Certains s’en souviennent.

La Pierre Fritte

 

La Pierre Frite.(Fritte , Fruite, …)

Menhir classé de la station néolithique de Paley

En grès, elle se situe, aujourd’hui, sur la commune de Nanteau après avoir été à une époque sur celle de Villemaréchal. (Les limites ayant quelque peu changé suite à divers remembrements et autres…).

Ses dimensions approximatives sont : hauteur, 4m10 ; largeur, 1m60, épaisseur, 1m.

La Petite Pierre Frite.

II y aurait eu, à une centaine de mètres environs de la Pierre Frite, vers le sud-est, un bloc appelé la Petite Pierre Frite.

Sa hauteur de 1 mètre environs au-dessus du sol était, parait-il, enfoncé de plus de 2 mètres. Il fut enlevé ou enfoui vers 1890 par M. Leturque, fermier. Aucune trace n’a permis de corroborer sa présence effective.

Diverses légendes de la Pierre Frite, que nous avons pu réunir de ci de là. Il en existe plusieurs variantes résumées ci-dessous.

1 – La Pierre Fritte a été dressée à cet endroit pour signaler la tombe d’un général mérovingien inconnu, probablement mort au cours du Ve siècle.

C’est le tombeau d’un général, il est mort là du temps des grandes guerres et il y est enterré.

2 -Ce type de monument aurait été érigé afin de commémorer la bataille que se sont livrés vers 600 les descendants de Clovis sur les hauteurs de Dormelles.

La Pierre Fritte attire les fantômes, ils hantent le plateau des Ortures, ils sont les esprits des morts des guerres antérieures.

3 – Saint Georges, se promenant dans la vallée du Lunain, rencontra Satan et lui proposa de jouer au palet toutes les âmes récoltées dans la journée, qu’il avait encore dans son sac.

La partie acceptée, le saint plante une pierre (cible) sur le plateau (la Pierre Frite). Il lance ensuite son palet qui tombe à une faible distance de la cible (la Petite Pierre Frite), tandis que Satan, trahi par la fortune et aussi combattu par Dieu, voit son palet tomber à plus de 1500 mètres du but, dans la vallée, l’empreinte de ses cinq doigts crochus restant gravés dessus (polissoir de la Roche au Diable).

4 – Gargantua creuse le Lunain entre Paley et Villemaréchal, forme la butte de Trin en vidant sa hotte, non sans semer quelques cailloux en cours de route : la Godiche et le Palet de Villecerf, le menhir de la Pierre Droite à Ecuelles, le dolmen de la Pierre Louve à Episy, et la Pierre Fritte à Villemaréchal

5 – Les paysans venaient conduire à la Pierre Frite des animaux et même des gens malades. On faisait trois ou sept fois le tour de la pierre en prononçant des formules. Puis on plantait un clou dans la pierre que l’on cassait au ras du trou, ou bien auquel on suspendait certaines fleurs, ou bien des boulettes de terre.

(On constate en effet que les petites cavités naturelles de ce grès sont bouchées par des clous rouillés).

6 – Les jeunes gens venaient enfoncer des clous dans le menhir, leur croyance étant que cette action les ferait se marier très prochainement.

7 – Le menhir de la Pierre Fritte était un lieu de rendez-vous de la jeunesse. Les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année s’y rendaient pour y enfoncer des clous.

8 – la Pierre Frite avait, parait-il, la propriété de guérir les animaux qui tournaient autour mais aussi de soigner (plus particulièrement le mal de dent) les humains qui y plantaient un clou.

Et très certainement bien d’autres…….

Voir également :

– Le bulletin N°18 de l’AHVB (Le Lunain au fil des Moulins).

– Article publié en 1926 dans Société Préhistorique Française sous le titre : La vallée du Lunain aux âges préhistoriques par Armand Viré (Lorrez 1869-Moissac 1951)

La vallee du lunain aux ages prehistoriques.pdf Document disponible sur: www.persee.fr

Bonjour,
notre association « la Piterne » s’occupe de contes et légendes de Normandie. Nous en trouvons aussi d’ailleurs.
A propos de la Pierre Frite, voici ce que j’ai trouvé au Musée des Arts et traditions populaires.
Pour compléter votre liste… qui a enrichi la mienne !
Amitié
JP Beaufreton

LA PIERRE FRITE
ou la quille du bon Dieu & le balai du diable

Un jour Satan faisait sa tournée sur les bords du Lunain, mais jusque-là la chance lui faisait défaut ; tous les mourants étaient en état de grâce.
Satan fatigué et mélancolique s’assied sur la colline et contemple le paysage. Son œil se porte sur la Pierre Frite, qui se dressait sur le plateau en face.
— Tiens, s’écrie Satan, voyons si aujourd’hui je serais plus heureux en jouant avec cette quille qu’en recherchant des âmes ?
Et aussitôt saisissant un rocher il le presse dans sa main si fortement qu’il y imprime la trace de ses doigts crochus, et il le lance fortement dans la direction de la Pierre Frite. Mais Dieu veillait du haut des Cieux ; il étend la main et le palet tombe lourdement à terre dans la prairie, à l’endroit où on le voit encore aujourd’hui.
Satan furieux lance à la face du Seigneur un terrible jurement et se précipite dans le Loing par où il rentre en enfer en laissant derrière lui un tourbillon dangereux pour les barques qui ne s’est jamais refermé depuis.
Armand VIRÉ, in Revue des Traditions Populaires (1893)